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Rohingyas

Retour sur l’histoire de l’une des communautés les plus persécutées au monde : Les Rohingyas

Le jeûne du mois de Ramadan renferme de nombreux secrets et bienfaits. Parmi eux, la privation nous rappelle les bienfaits d’Allah swt, et nous permet de nous souvenir ce que vivent les nécessiteux, afin de faire preuve de générosité dans le partage. Se souvenir que des musulmans ne vivront pas les tables garnies de nourritures, et vivront le manque avant comme après la rupture du jeûne.

 

Les Rohingyas en font tristement partie. Leur sort suscite de l’intérêt dans le monde depuis Juin 2012, mais leur calvaire perdure depuis des décennies !

Retour sur l’histoire de l’une des communautés les plus persécutées au monde …

Les Rohingyas désignent une ethnie musulmane vivant depuis des siècles en Birmanie, dans la région de l’Arakan, à l’ouest du pays. Leur présence remonte au 7e siècle, pourtant toujours considérés comme des étrangers par la majorité Rakhine de confession bouddhiste. Depuis l’indépendance du pays en 1948, cette communauté subit une politique de répression et de déportation qui s’est accentuée dans les années 70.  En 1982, une loi relative à la citoyenneté déchoit les Rohingyas de leur nationalité birmane.

En Juin 2012, la situation s’aggrave lorsqu’un groupe de Rohingyas se voit accusé du viol et du meurtre d’une femme Rakhine. En guise de représailles, des dizaines de Rohingyas sont massacrés et des milliers d’habitations détruites. Les tensions ethniques et religieuses ont poussé des dizaines de milliers de Rohingyas à fuir, le plus souvent vers le Bangladesh, d’autre encore vers la Malaisie. (1)

Les réfugiés s’entassent dans des camps de réfugiés, où les conditions sanitaires sont des plus déplorables.

Ali, secrétaire générale et chargé de mission pour le collectif Hameb en Belgique s’est rendu en Birmanie en Novembre 2013 afin d’apporter une aide alimentaire, il témoigne :

« Ils sont entassés dans des camps dont ils ne peuvent pas sortir, et s’ils ont le malheur de se rebeller ou de vouloir fuir, ils se font abattre par la police ou les militaires (faits récents dans la ville de Mrauk U et Pauk Tauw). Ils n’ont accès à aucun travail, ni aux études, ni aux soins médicaux importants sans l’autorisation du gouvernement qui met du temps a répondre au risque de laisser mourir les personnes malades. Depuis quelques mois des centres médicaux ont été construits par des ONG dans les centres, mais ils n’ont pas assez de matériel, de médicaments, et les medecins sont insuffisants.

Il arrive que ces ONG soient interdites d’accès aux camps pour des soi-disant raisons de sécurité ou alors ils en sont chassés (faits récents a Aungmingalar et Pauw Ktauw). Aucune ONG, médecin, bénévole ou touriste n’est autorisé à rentrer dans les camps sans autorisation et encore moins a y rester pour la nuit. D’ailleurs aucun birman n’a le droit d’héberger un étranger sans l’autorisation du gouvernement.
Les ONG sont taxées sur tous les dons qu’ils acheminent. Le riz et autres denrées alimentaires leur sont vendus à des prix prohibitifs. Certains endroits sont difficiles d’accès aux ONG et ceux-ci y vont très peu, et par conséquent la population de ces endroits se retrouvent alors sans aides et meurent à petit feu (c’est le cas a Mrauk U: routes de campagnes et pont en bois impraticables en voiture).

Le gouvernement a profité des violences de 2012 pour isoler les musulmans de la population Rakhine en prétendant que c’est pour éviter de nouvelles violences mais celui-ci a selon moi d’autres projets. Le gouvernement birman fait tout pour faire durer ces tensions. Il n’appelle absolument pas à la réconciliation, et ne met en place aucune mesure visant a permettre aux 2 ethnies de revivre ensemble. Les responsables des violences chez les musulmans ont tous été arrêtés ou tués, et aucun des Rakhines n’a été arrêté ou alors ils ont été libérés très peu de temps après. Si le gouvernement ne prend aucune mesure pour punir les violences, il n’y a aucune chance que les Rohingyas puissent a nouveau circuler librement. « 

Quand on questionne Ali sur ce que nous pouvons faire ici en France, pour leur venir en aide, il nous répond :  » Il faut a tout prix que l’on continue à nous battre pour eux et que l’on mette la pression au gouvernement birman. Pour ça, manifestations, publications sur le net, et pétitions doivent continuer et se multiplier, des courriers doivent être envoyés aux ambassades de Birmanie et à nos propres gouvernements. Et puis il y a aussi évidemment les actions humanitaires à mener. D’une part nous pouvons apporter de l’aide matérielle aux Rohingyas pour les aider a survivre, mais nous leur procurons aussi un soutien moral lorsqu’ils voient qu’on ne les oublie pas, et cela embarrasse également le gouvernement Birman qui voit débarquer de plus en plus d’ONG pour les aider…« 

Le collectif Hameb est une initiative citoyenne et humaniste dont l’antenne en Belgique créée en Juin 2013 a pour but de sensibiliser la communauté belge et internationale ainsi que les institutions européennes sur la situation des Rohingyas. Le collectif mène des actions de sensibilisation à travers des conférences et des manifestations, et organise également de nombreuses missions humanitaires en Birmanie ou dans les camps de réfugiés au Bengladesh et en Malaisie, afin d’apporter de l’aide alimentaire et sanitaire. Un projet de construction d’orphelinat est actuellement en cours en faveur des orphelins réfugiés en Malaisie.

Pour plus d’informations sur leurs actions, et/ou pour aider vos frères et sœurs durant ce mois béni de Ramadan : www.collectif-hameb.com

Nous vous demandons également de profiter de ces nuits bénies et des longues prières qui les accompagnent pour ne pas les oublier dans vos invocations !

Nous sommes tous des

 

(1) Source : Collecif Hameb

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